Gérard Depardieu : Besoin de chair fraîche, ça retombe automatiquement sur les femmes. Aujourd'hui, tout le monde rêve d'une vendeuse de Prisunic qui soit une star. Qu'il est long le chemin du projet à la chose

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Serge Toubiana à Gérard Depardieu : "On parle à juste titre d'une nouvelle génération d'acteurs en France. Mais le problème, c'est que ces nouveaux visages arrivent à un moment où la télévision a pris le dessus sur le cinéma, ce qui n'a pas été le cas pour toi."

Gérard Depardieu : "C'est dramatique, c'est là qu'on s'aperçoit le plus des effets de mode, du besoin de chair fraîche et ça retombe automatiquement sur les femmes, il y a un tel manque d'images dans les médias. Une année c'est l'une, l'année suivante c'est l'autre. L'information est suivie par les metteurs en scène. Comme ils ne sont pas auteurs, il faut bien quand même qu'ils trouvent quelque chose. Un auteur, il voit les choses, il les rêve, il les fabrique, c'est autre chose. Aujourd'hui, tout le monde rêve d'une vendeuse de Prisunic qui soit une star, point. Le reste, c'est autrement plus difficile. Comme dit Molière : "Qu'il est long le chemin du projet à la chose". Après, chacun reprend ses billes, il n'y a qu'à changer la "une"."

Gérard Depardieu, entretien avec Serge Toubiana, Cahiers du Cinéma n°390, extrait de la page 40, décembre 1986

Photo :

Isabelle Huppert : Isabelle
Gérard Depardieu : Gérard
Valley of Love, réalisé par Guillaume Nicloux, 2015

 

Work / Oeuvre