David Lynch : On ne sait pas à quel point l'esprit est grand. C'est un lieu magnifique, mais il peut parfois y faire complètement noir. Il faut parfois aller dans différentes directions pour trouver son chemin

MULHOLLAND DRIVE - David Lynch, 2001  Naomi Watts : Betty Elms / Diane Selwyn

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"Il faut parfois aller dans différentes directions pour trouver son chemin.
Notre esprit est un tel ami pour nous qu'il nie certaines choses. Mais on en paie le prix. On ne sait pas à quel point l'esprit est grand. C'est un lieu magnifique, mais il peut parfois y faire complètement noir. J'ai parfois des idées qui me viennent en tête et me rendent fou. Je ne sais pas d'où elles viennent ni quel but elles servent.
On ne peut pas faire un film où tout le monde raconte de gentilles petites histoires en faisant du tricot."

David Lynch, entretiens avec Chris Rodley, Editions Cahiers du cinéma

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MULHOLLAND DRIVE

David Lynch, 2001

Naomi Watts : Betty Elms / Diane Selwyn
Laura Elena Harring : Rita / Camilla Rhodes

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MULHOLLAND DRIVE - David Lynch, 2001  Laura Elena Harring : Rita / Camilla Rhodes

MULHOLLAND DRIVE - David Lynch, 2001  Naomi Watts : Betty Elms / Diane Selwyn

MULHOLLAND DRIVE - David Lynch, 2001

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MULHOLLAND DRIVE  David Lynch, 2001

MULHOLLAND DRIVE  David Lynch, 2001

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"Une route, c'est une avancée vers l'inconnu, c'est ce qui me passionne. C'est aussi la définition du cinéma - les lumières s'éteignent, le rideau s'ouvre, et on est parti, sans savoir où on va.

Mulholland Drive, c'est une route mystérieuse, pleine de virages. Elle est vraiment sombre la nuit, et reste inchangée depuis des années."

David Lynch

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Cf Henry James / Jane Campion : "Jane Campion also felt that “Isabel Archer (The Portrait of a Lady) is attracted and seduced by the powers of darkness,” even if she thinks all she hankers after is knowledge. One of the quotations from James they used as a clue was Isabel’s “idea of happiness”:

“A swift carriage of a dark night, rattling with four horses over roads that one can’t see — that’s my idea of happiness.”

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 « Au fond, pense Philippe, leur nature m’embête. Je n’ai jamais aimé que les routes. La route, elle, sait ce qu’elle veut. Non pas demain : aujourd’hui. Aujourd’hui même. »

– Aujourd’hui… répète-t-il en hâtant le pas, comme enivré. Aujourd’hui même ! La belle route ! La chère route ! Vertigineuse amie, promesse immense ! L’homme qui l’a faite de ses mains pouce à pouce, fouillée jusqu’au cœur, jusqu’à son cœur de pierre, puis enfin polie, caressée, ne la reconnaît plus, croit en elle. La grande chance, la chance suprême, la chance unique de sa vie est là, sous ses yeux, sous ses pas, brèche fabuleuse, déroulement sans fin, miracle de solitude et d’évasion, arche sublime lancée vers l’azur. Il l’a faite, il s’est donné à lui-même ce jouet magnifique et sitôt qu’il a foulé la piste couleur d’ambre, il oublie que son propre calcul en a tracé d’avance l’itinéraire inflexible. Au premier pas sur le sol magique arraché par son art à l’accablante, à la hideuse fertilité de la terre, nu et stérile, bombé comme une armure, le plus abandonné reprend patience et courage, rêve qu’il est peut-être une autre issue que la mort à son âme misérable… Qui n’a pas vu la route à l’aube, entre ses deux rangées d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est que l’espérance.

– Aujourd’hui, répète encore Philippe, aujourd’hui même… « Pourquoi pas demain ? demain, il serait trop tard. L’occasion perdue ne se retrouvera pas. À vingt-quatre heures près, se dit-il avec ivresse, on perd sa vie. »

Georges Bernanos, Monsieur Ouine

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Random / Heroines in Art, History and Fiction. Actresses:

maintenant, je vais chez Grouchenka