Florence Delay : Jeanne d'Arc | Procès de Jeanne d'Arc | Robert Bresson, 1962
En gros, il ne s'agit pas, pour moi, de faire jouer des acteurs (professionnels ou non-professionnels) et de les photographier, mais de prendre, aux êtres et aux choses, des morceaux de réel, de les isoler, de les rendre indépendants, et de leur donner un autre ordre, une autre dépendance. L'importance du « montage » est évidente, puisque c'est seulement au moment où images et sons entrent en contact, prennent chacun leur place, que le film naît. C'est le film qui, en naissant, donne vie aux personnages, et non les personnages qui donnent vie au film.
Robert Bresson, entretien avec Yves Kovacs
Cahiers du Cinéma n°140, février 1963
Les propos ont été enregistrés au magnétophone, le 6 octobre 1962 au Mans, lors d'une présentation publique du Procès de Jeanne d'Arc, organisée par l'Académie du Maine.